Samedi dernier, le SC Bron Terraillon se déplaçait au gymnase de Futsal MDH, à Grenoble. De graves échauffourées ont éclaté à la fin de la rencontre. De ces incidents ont découlé une décision radicale de la ligue : la suspension pure et simple du championnat Honneur. Retour sur les événements avec Kader Benzema, un coach brondillant encore sous le choc.
![Honneur futsal - Comment le déplacement de BRON TERRAILLON à GRENOBLE MDH a viré au cauchemar...]( "Honneur futsal - Comment le déplacement de BRON TERRAILLON à GRENOBLE MDH a viré au cauchemar...")
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>> Kader Benzema, que s’est-il passé lors de ce match face à Futsal MDH (Maison des Habitants de Grenoble) samedi dernier ?
« Tout d'abord, je souhaite préciser qu'avant d'aller là-bas, j'avais observé le club, et pas mal d'autres coaches m'avaient dit de faire attention. J'ai donc demandé à la ligue de choisir deux arbitres assez costauds et de faire venir un délégué sur notre rencontre, ce qui a été fait. Quand nous sommes arrivés sur place, nous avons été bien reçus par Futsal MDH. Dans le gymnase, on a vu qu'il y avait pas mal de supporters. Dès l'entame du match, on ouvre la marque. Sur l'engagement, un de mes hommes fait une faute sur un adversaire. De là s'ensuit une petite altercation entre les deux joueurs ».
>> Qu’ont fait les arbitres ?
« Ils ont réuni les coaches et capitaines pour s’assurer que le match se déroule bien. Sauf que ça ne s’est pas vraiment passé ainsi. Sur le terrain, ça a été, mais en tribune, on a été insulté tout le long de la rencontre. J’ai essayé de faire porter le regard sur moi pour protéger mes jeunes ».
« Tout d'abord, je souhaite préciser qu'avant d'aller là-bas, j'avais observé le club, et pas mal d'autres coaches m'avaient dit de faire attention. J'ai donc demandé à la ligue de choisir deux arbitres assez costauds et de faire venir un délégué sur notre rencontre, ce qui a été fait. Quand nous sommes arrivés sur place, nous avons été bien reçus par Futsal MDH. Dans le gymnase, on a vu qu'il y avait pas mal de supporters. Dès l'entame du match, on ouvre la marque. Sur l'engagement, un de mes hommes fait une faute sur un adversaire. De là s'ensuit une petite altercation entre les deux joueurs ».
>> Qu’ont fait les arbitres ?
« Ils ont réuni les coaches et capitaines pour s’assurer que le match se déroule bien. Sauf que ça ne s’est pas vraiment passé ainsi. Sur le terrain, ça a été, mais en tribune, on a été insulté tout le long de la rencontre. J’ai essayé de faire porter le regard sur moi pour protéger mes jeunes ».
"je me suis retrouvé au moins deux ou trois fois par terre"
>> Sauf que cela n’a pas vraiment fonctionné...
« En tribune, beaucoup de spectateurs buvaient et fumaient. A plusieurs reprises, j’ai demandé au délégué de faire calmer le public. Mais il m'a répondu que mon joueur avait cherché… Ensuite, des briquets et des canettes ont été jetés sur le terrain. C’était la foire ».
>> Comment s’est passée la fin de la rencontre ?
« On menait trois à zéro, mais le match s'est terminé sur le score de trois partout. Heureusement finalement, car cela aurait pu aller bien plus loin si on avait gagné… Au coup de sifflet final, le Grenoblois qui s’était accroché avec un de mes gars s’est rué sur lui et lui a donné un coup de poing. De là, une horde de « supporters » est arrivée pour le tabasser. On est tous venu l’aider, et on a tous reçu des coups. Je me suis retrouvé au moins deux ou trois fois par terre. J’ai un joueur qui a une fracture de la mâchoire et qui doit se faire opérer ! ».
« En tribune, beaucoup de spectateurs buvaient et fumaient. A plusieurs reprises, j’ai demandé au délégué de faire calmer le public. Mais il m'a répondu que mon joueur avait cherché… Ensuite, des briquets et des canettes ont été jetés sur le terrain. C’était la foire ».
>> Comment s’est passée la fin de la rencontre ?
« On menait trois à zéro, mais le match s'est terminé sur le score de trois partout. Heureusement finalement, car cela aurait pu aller bien plus loin si on avait gagné… Au coup de sifflet final, le Grenoblois qui s’était accroché avec un de mes gars s’est rué sur lui et lui a donné un coup de poing. De là, une horde de « supporters » est arrivée pour le tabasser. On est tous venu l’aider, et on a tous reçu des coups. Je me suis retrouvé au moins deux ou trois fois par terre. J’ai un joueur qui a une fracture de la mâchoire et qui doit se faire opérer ! ».
"on a déposé quatre plaintes"
>> Que s’est-il passé ensuite ?
« L'accrochage a duré bien cinq minutes. À la fin, j'ai demandé au délégué d'appeler la police, mais il m'a répondu que ce n'était pas nécessaire puisque tout le monde était parti. J'ai dû moi-même appeler. On avait trop peur, on ne voulait pas sortir du gymnase, on ne savait pas qui il y avait dehors. Des policiers sont venus une première fois, mais des Grenoblois les ont renvoyés en disant que tout était fini ! J'ai dû les faire revenir. On a attendu au moins une heure avant de pouvoir sortir du gymnase... Ensuite, on est allé directement à l'hôpital à Lyon ».
>> Avez-vous engagé des poursuites ?
« On a déposé quatre plaintes officielles, dont une contre Futsal MDH à propos de la sécurité. On verra si ça donne suite. »
>> La ligue de Rhône-Alpes vous a-t-elle appelé ?
« Non, je n'ai eu personne, et je le regrette un peu. Mais j'ai vu que le championnat avait tout de même été suspendu à cause de cette histoire. C'est la première fois qu'on voit ça... Par contre, je suis moi-même arbitre, et j'ai eu le soutien de beaucoup de collègues arbitres. Les adversaires se sont excusés et ont regretté le comportement de certains de leurs supporters... »
Propos recueillis par David Dufour
*Contacté, Futsal MDH nous a signifié qu'il ne souhaitait pas s'exprimer sur le sujet.
« L'accrochage a duré bien cinq minutes. À la fin, j'ai demandé au délégué d'appeler la police, mais il m'a répondu que ce n'était pas nécessaire puisque tout le monde était parti. J'ai dû moi-même appeler. On avait trop peur, on ne voulait pas sortir du gymnase, on ne savait pas qui il y avait dehors. Des policiers sont venus une première fois, mais des Grenoblois les ont renvoyés en disant que tout était fini ! J'ai dû les faire revenir. On a attendu au moins une heure avant de pouvoir sortir du gymnase... Ensuite, on est allé directement à l'hôpital à Lyon ».
>> Avez-vous engagé des poursuites ?
« On a déposé quatre plaintes officielles, dont une contre Futsal MDH à propos de la sécurité. On verra si ça donne suite. »
>> La ligue de Rhône-Alpes vous a-t-elle appelé ?
« Non, je n'ai eu personne, et je le regrette un peu. Mais j'ai vu que le championnat avait tout de même été suspendu à cause de cette histoire. C'est la première fois qu'on voit ça... Par contre, je suis moi-même arbitre, et j'ai eu le soutien de beaucoup de collègues arbitres. Les adversaires se sont excusés et ont regretté le comportement de certains de leurs supporters... »
Propos recueillis par David Dufour
*Contacté, Futsal MDH nous a signifié qu'il ne souhaitait pas s'exprimer sur le sujet.
L'oeil de la Ligue
Roland Gourmand (président de la commission futsal de la Ligue Rhône-Alpes) :
« Suspendre le championnat, en attendant qu’une enquête disciplinaire soit faite à propos de cette histoire, était la décision la plus sage. Je ne peux donc pas vraiment parler des évènements puisque c’est en cours. Une décision sera rendue dans le courant de la semaine prochaine. Mardi, nous avons envoyé des convocations à tous les clubs d’honneur futsal pour une réunion mercredi 25 février. Ça devient très grave ce qu’il se passe, on ne peut pas laisser passer ça. Ce rendez-vous est pris pour parler de l’état d’esprit général et pour trouver des solutions à ces problèmes de violence ».
>> Voir aussi : Le communiqué de la ligue RA annonçant la suspension du championnat Honneur
« Suspendre le championnat, en attendant qu’une enquête disciplinaire soit faite à propos de cette histoire, était la décision la plus sage. Je ne peux donc pas vraiment parler des évènements puisque c’est en cours. Une décision sera rendue dans le courant de la semaine prochaine. Mardi, nous avons envoyé des convocations à tous les clubs d’honneur futsal pour une réunion mercredi 25 février. Ça devient très grave ce qu’il se passe, on ne peut pas laisser passer ça. Ce rendez-vous est pris pour parler de l’état d’esprit général et pour trouver des solutions à ces problèmes de violence ».
>> Voir aussi : Le communiqué de la ligue RA annonçant la suspension du championnat Honneur